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Diversification Une presse à colza pour viser l’autonomie

Les volailles et les porcs fermiers de la Maison Gigou se nourrissent des tourteaux de colza. L’huile obtenue diversifie l’offre sur les marchés.

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L’exploitation de Christophe Gigou, quarante et un ans, et de sa sœur Catherine Germont, quarante-six ans, est autonome à 98 % pour l’alimentation de ses porcs et volailles fermiers. Seuls les minéraux sont achetés. Située entre Bonneveau (Loir-et-Cher) et Bessé-sur-Braye (Sarthe), l’EARL Maison Gigou compte 480 places de porcs en post-sevrage et engraissement, 6 000 places de volailles fermières, 250 poules pondeuses et 340 hectares de terres. Depuis deux ans, elle produit des tourteaux et de l’huile de colza grâce à la presse installée dans sa fabrique d’aliments à la ferme.

La volonté de nourrir les animaux avec les cultures de l’exploitation s’affiche au début des années 1980. « Nos parents se sont lancés en circuits courts en 1984. Mon père a, en effet, décidé de changer de modèle de production pour élever des porcs sur paille, les transformer à la ferme et vendre sur les marchés, explique Christophe. Quand je les ai rejoints à seize ans, j’ai lancé la production de volailles. » L’exploitant a plus particulièrement la responsabilité des cultures, tout en étant présent sur les marchés.

12 000 € d’investissement

« Nous produisons depuis longtemps le blé, le triticale, l’orge, le maïs et les pois dont nous avons besoin, ainsi que du colza, poursuit-il. Nous cultivons de la féverole depuis quatre ans, pour être plus autonomes en protéines. Il y a deux ans, nous avons décidé de nous passer de soja importé. Comme nous avons peu de terres en limon profond et peu d’espoir d’obtenir des quotas d’eau en irrigation, il nous était difficile d’envisager de cultiver notre soja, alors nous avons choisi de produire nos tourteaux de colza. »

En 2019, Christophe achète une presse allemande et en confie l’automatisation à l’entreprise d’équipements Toy, de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher). L’investissement total est raisonnable, 12 000 euros, dont 4 000 euros pour cette presse à froid de 15 kg/h qui fonctionne 24 heures sur 24. « Il faut le temps d’apprendre, comme pour toute machine, confie-t-il. Cet hiver, par exemple, nous avons eu des problèmes, car les graines étaient trop froides. L’idéal aurait été de les garder à 20 °C selon le technicien, mais ça exigerait une isolation du stockage. »

80 tonnes de colza par an

Pour les besoins de l’élevage, l’exploitation consomme 80 tonnes de graines de colza par an, qui donnent un tiers d’huile et deux tiers de tourteaux. Avec une soixantaine d’hectares, elle en a donc plus qu’assez. Même une mauvaise année comme celle-ci, où il a fallu retourner une bonne partie de la sole prévue par manque de pluie.

Les éleveurs pressent uniquement pour leurs besoins et vendent les autres graines. Les tourteaux et une partie de l’huile entrent dans les formules des aliments. Une autre part de l’huile est commercialisée en bouteilles, sur les marchés et à la ferme. Le reste est vendu à un élevage de poules pondeuses. « L’huile vendue en bouteille paye en quelque sorte le tourteau équivalent. Le reste des tourteaux que nous consommons ne nous coûte pas plus cher, voire moins que le tourteau de soja que nous achetions auparavant », conclut Christophe Gigou. Yanne Boloh

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